Quelques exemples…
Busturia Axpe (Bizkaia)
Orgue anonyme / Lorenzo de Arrazola 1765
11 jeux, 1 clavier 45 notes avec octave courte / 8 notes de pédale
Tartas Eglise St Jacques
Orgue Wenner & Götty
18 jeux, 2 claviers / pédalier
Ustaritz Eglise St Vincent
Orgue Merklin 1864
6 jeux, 1 clavier / pédalier
Bayonne Eglise St Etienne
Orgue Merklin & Schutze 1864
12 jeux, 2 claviers / pédalier
Inauguré le 15 juin 2014 par Thomas Ospital
Anglet Eglise St Marie
Orgue Mutin / Cavaillé-Coll 1917
17 jeux, 2 claviers / pédalier
Sare Eglise St Martin
Orgue Wenner-Maille 1885
7 jeux, 1 clavier / pédalier
Cet instrument a été construit pour un particulier vers 1885 par Gaston Maille.
Ce même facteur déménage et installe l’orgue dans l’église de Sare en 1904 et il en profite pour augmenter les possibilités musicales en ajoutant une Doublette 2’.
A l’occasion de notre récente restauration de cet instrument, il a été décidé par les porteurs du projet d’augmenter l’étendue du pédalier à 30 notes pour élargir les capacités musicales de l’orgue.
L’élargissement du pédalier à 30 notes, a été réalisé sans modification ni altération de la console. Le matériel ancien a été conservé, ce qui rend cette opération réversible pour un éventuel retour à la version originale.
Composition
Clavier unique de 54 notes : Flûte harmonique 8, Flûte 4’ (Basses et dessus), Salicional 8, Bourdon 8, Basson-hautbois 8’ (Basses et dessus), Trompette 8’, Doublette 2’ (rajoutée par G. Maille).
Pédalier de 30 notes en tirasse permanente (18 notes à l’origine)
La restauration d’un orgue
Comme pour la construction ou la reconstruction d’un instrument, la restauration d’un orgue naît d’un projet commun motivé par des personnes ressentant les besoins cultuels, culturels et pédagogiques pour la remise en état du patrimoine de leur commune.
Les premiers concernés sont souvent les organistes ou les amateurs d’orgues, épaulés par une association des amis de l’orgue.
Orientation du projet
Etant donné qu’il s’agit de la remise en état pour valoriser un patrimoine existant, il s’agit la plupart du temps de la restauration de l’instrument à son état d’origine.
Se posent alors les premières questions.
Quelle est la finalité de ce projet :
Quelle musique jouer ? La réponse est dans le style de l’instrument.
Quel contexte ? Cultuel, concertant, pédagogique…
Quel budget ? Afin d’orienter au mieux les choix pérennes et réalistes.
Les porteurs du projet commencent alors à réfléchir à la nature de la restauration de l’instrument :
- l’évolution de la pratique musicale moderne peut exiger des adaptations ne nuisant pas à la cohérence de l’instrument (par exemple l’étendue de la pédale) ;
- dans certains cas, l’on souhaitera revenir sur des changements ou modifications effectués dans le passé ;
- la correction de certains défauts (par exemple dans l’alimentation en vent) ;
- le remplacement de certains éléments irrémédiablement endommagés (xylophages, infiltrations, feu, dommages intentionnels…)
A ce stade, un des rôles du facteur d’orgues est de conseiller les différentes orientations possibles pour atteindre cette finalité.
Critères d’orientation
La polyvalence d’utilisation de l’instrument est un critère essentiel dans la vie de celui-ci, mais, elle est, dans le cas d’un orgue ancien, limitée à sa composition, à l’étendue de ses claviers et à ses accessoires.
Dans un lieu de culte, son rôle premier sera cultuel, mais pourra aussi, au regard de l’affectataire, être concertant.
L’orgue, instrument de musique, est un centre d’intérêt majeur dans la vie culturelle des régions.
L’orgue ancien pourra aussi être un outil pédagogique précieux.
L’apprentissage de l’orgue est une activité culturelle recherchée, jouant un rôle majeur dans l’éducation générale accessible à tous.
Ainsi ce patrimoine vivant contribuera à la vie culturelle de la ville.
Dans le cas où l’orgue restauré doit avoir une fonction pédagogique
- Pour un instrument dont, une fois restauré, les caractéristiques ergonomiques suffiront pour remplir cette fonction, la restauration à l’identique s’impose.
- Pour un instrument dont, une fois restauré, les caractéristiques ergonomiques ne suffiront pas à remplir cette fonction, alors, s’imposent une réflexion approfondie, l’échange d’idées et un dialogue permanent entre tous les protagonistes afin d’opter pour une solution optimale.
Exemple :
Considérons le cas particulier d’un instrument de petite taille du XIXe siècle, historiquement et musicalement important, qui après sa restauration à l’identique, pourra remplir sa fonction cultuelle.
Cependant, à cause d’un pédalier limité à 18 notes, cet orgue ne pourra pas être l’outil pédagogique idéal, et l’expérience montre qu’il sera délaissé de tout organiste désirant un instrument doté d’un minimum de possibilités pour aborder un répertoire plus large.
Même parfaitement restauré, un instrument aux possibilités trop limitées tombera dans l’oubli.
Cette notion d’ « amélioration » se doit d’être étudiée au cas par cas.
Le facteur d’orgues apportera son conseil et son expérience pour le travail de restauration de la partie ancienne. Il pourra aussi étudier la faisabilité de toute modification n’affectant pas la cohérence de l’instrument, travail qui doit s’effectuer dans le respect de la facture de l’instrument en s’inspirant d’autres instruments du même facteur.
NOTA : Il va de soi que les orgues classés Monuments historiques tombent sous la juridiction des autorités de conservation de l’Etat et qu’aucune modification n’y est possible sans leur consentement.
L’échange d’idées et le dialogue permanent entre tous les protagonistes d’un projet de restauration d’orgue sont essentiels pour toutes les opérations concernant sa restauration, pour toute modification éventuelle dont le besoin se justifie, et pour son entretien.